Je reçois aujourd’hui une brillante femme de la joaillerie Laurence Gros, Doctorante contractuelle en histoire de l’art du bijou et de l’ornement dont le sujet de recherche : la joaillerie d’imitation française au XVIIIe siècle.
Elle raconte la création de la corporation des joailliers faussetiers le 27 juillet 1767 et explique la naissance de ces joailliers particuliers qui créaient de faux gemmes sur les parures en or et argent. Elle nous parle de l’engouement des recherches pour créer du faux comme le concours de académiciens de l’Académie royale des sciences qui utilisaient une technique de pointe pour créer du strass.
Elle décrit la délicate création des fausses perles en essence d’orient et les copies de ces imitations. Elle brosse un portrait des faux : les diamants du Temple, les diamants d’Alençon, les cailloux du médoc ou du Rhin ou du Dauphiné, les doublets, le strass…
Elle donne des exemples d’ornement :
- Le collier à la reine de Marie Leszczynska un choker en perles d’imitation avec un cintre avec deux pendeloques en forme de poire au centre.
- Le collier d’esclavage composé de plusieurs rangs de chaines de différentes longueurs rassemblés par des ornements.
- Les boucles girandoles créés par l’orfèvre Gilles Legaré au milieu du XVIIe siècle, inspirés des candélabres comportant 3 pendeloques détachables.
- Les boucles Mirza : de grandes Créoles en strass créées pour le ballet La fête de Mirza de 1781 et baptisée par la danseuse Guimard.
Ainsi les élites et les artistes influençaient la mode joaillières et la création de ces faux participaient également à une démocratisation du bijou.
En France on trouve peu de ces bijoux dans les institutions muséales, il y en a bien d’avantage en Angleterre, qui sera la prochaine destination de Laurence.
Son conseil : son travail de recherche est le fruit d’une reconversion et dans ce cadre elle conseille de bien s’entourer et de ne pas lâcher.