Le mot est un mélange de l’italien « giranda » veut dire faisceau, ou jets dans l’acception de jaillir et du latin « gyrare » « tourner ».
L’appellation girandoles s’applique à plein de choses :
- Pour les fontainiers c’est un faisceau de plusieurs jets d’eau.
- En pyrotechnie ce sont des gerbes de fusées partant d’une roue tournant autour d’un axe vertical qui donnant lieu au bouquet.
- C’est aussi une sorte d’éclairage employé dans les fêtes publiques et constitué par des lignes de lampions, de bec de gaz ou d’ampoules électriques
- Le mot s’utilise aussi en jardinage pour des fleurs qui forment des bouquets ou pour certaines plantes aquatiques dont les feuilles sont disposées en verticilles.
- Enfin en décoration c’est un chandelier à plusieurs branches disposées en forme de pyramide, souvent orné de pendeloques de cristal. C’est la création de ces splendides chandeliers qui inspirèrent directement la girandole joaillière.
En joaillerie c’est une boucle d’oreille constituée d’un assemblage de diamants ou pierre précieuses souvent de 3 gouttes ou 3 pendants (ou quelque fois 5) autour d’une pierre centrale. Cette innovation du XVIIe restera à la mode pendant 2 siècles.
L’utilisation de la girandole est intimement liée à la mode. Durant la renaissance les fraises étaient tellement imposantes qu’elles limitaient la possibilité de pendant d’oreille. C’est pourquoi les décolleté du XVIIe permettent un véritable essor de la boucle d’oreille pendante, les girandoles sont alors une sorte de « pendants compte triple ».
Au XVIIIe ce sont les cheveux qui sont remontés, laissant la part belle au cou entre le décolleté et la coiffure. Alors on facette les pierres pour donner plus d’éclat et les pendants s’allongent. La forme girandole se décline alors en colliers et sur la robe.
Jean-Henri Prosper Pouget joaillier et ornemaniste en 1762 nous a laissé par son « Traité des pierres précieuses et de la manière de les employer en parure » de belles planches de ses gouachés représentant des girandoles (Gallica)
Il faut dire que le XVIIIe siècle est triomphal en matière de joaillerie. D’abord c’est un siècle prospère donc les bijoux sont portés par tous ceux qui ont une aisance matérielle et non plus seulement les nobles. Par ailleurs, la découverte des mines de Golconde vers 1726 apportent des diamants en quantité. Aux oreilles des élégantes les plus fortunées, les girandoles toutes en diamants scintillent de mille feux, éclairées par les chandeliers du même nom.
Puis la mode des girandoles a faibli, les boucles d’oreilles ont été démontées, remontées en pendentifs ou pour d’autres boucles d’oreille.
Comme la mode est un éternel recommencement, si vous aimez les girandoles, n’hésitez pas à les portez ! J’aime beaucoup celle de Sylvie Corbelin, une créatrice qui a commencé comme antiquaire et est également gemmologue.
Elle crée des pièces uniques à partir de bijoux anciens ou de très petites séries. Son univers est d’une féminité très affirmée pour des pièces poétiques aux dimensions présentes.
Comme elle a un long cou de cygne, ses boucles d’oreille et particulièrement ses girandoles le mettent très en valeur. Alors si vous aussi vous aimez aussi le mouvement des girandoles vous trouverez chez Sylvie Corbelin votre bonheur, par exemple dans sa collection « marquise »… tout un programme.
Ma pièce préférée c’est la boucle d’oreille qui s’appelle « légère et insouciante », une néo-girandole dont les 3 pendants de papillons sont montés en mobile.